Il est revenu le temps des cerises !

Quel plaisir de redécouvrir le goût inimitable de ces fruits si savoureux.

Si vous pouvez y rajouter la joie de les cueillir et de remplir votre panier tout en les dégustant, ce sera un plus indéniable . Attention cependant de bien prendre toutes les précautions pour stabiliser votre échelle En effet si votre cueillette concerne un merisier et qu’il a grandi sans contrainte, son sommet peut culminer à 15 mètres, ses rameaux puissants et érigés ne permettent pas d’y adosser une échelle sans les risques qui en découlent !!

Le merisier aux grandes feuilles retombantes, produit des cerises douces qui sont rattachées à deux groupes : les guignes à la chair fondante telle que la guigne noire hâtive d’Annonay, la Beauté de l’Ohio ; et les bigarreaux aux fruits allongés à chair ferme comme le Burlat ou le très célèbre Napoléon à maturité plus tardive possédant des couleurs très vives .

Ces cerisiers sont très productifs et une récolte de 200 kgs par arbre est possible si les étourneaux et autres volatiles ne sont pas passées avant vous et si les caprices du climat n’ont pas ruiné vos espoirs comme l’année passée où les pluies diluviennes ont fait couler les fleurs dans un premier temps, puis pourrir des bouquets entiers de fruits mûrs .

Toutes ces récoltes tant espérées pourront être transformées en sirop, marmelades, confitures (**), fruits séchés ou congelés afin d’égayer vos petits déjeuners et desserts hivernaux .
Ah le clafoutis aux cerises du jardin, quel régal : il nous rappelle le soleil quand le temps est maussade !

Les goûts et les couleurs sont multiples dans le domaine des cerises . Après les fruits sucrés et juteux des variétés précédentes allons découvrir les cerisiers acides au port étalé,aux rameaux grêles et tombants qui dépassent rarement 6 à 8 mètres de haut ; Ils se reconnaissent à leurs feuilles plutôt petites et surtout érigées .
Toutes les régions lui sont propices à tel point que l’on en trouve en Ecosse et en Norvège ! Trois catégories existent : les amarelles (Montmorency…) , les griottes (griotte du Nord…)et les cerises anglaises ( Belle magnifique, Reine Hortence, Anglaise hative ).
Elles nécessitent la pleine maturité pour les consommer car avant leur acidité est redoutable .
Les Montmorency sont un peu moins productives que les griottes (30 à 40 kgs par arbre si tout va bien) . Celles à courte queue sont propices à la conservation dans l’eau de vie . Celles à longue queue ont la chair jaunâtre et ferme et sont très acidulées . Vous pourrez les utiliser aussi en confiture (**) et les congeler pour la réalisation de clafoutis à la saveur acide que certains apprécient. Pour les amateurs d’insolite essayez les cerises confites au vinaigre pour vos apéritifs (que l’on cueillera imparfaitement mûres). Cette préparation donnera un éclat particulier aux macédoines de vos pique-nique en remplacement du “banal” cornichon.
Bien adaptées à leur terroir vosgien, il ne faut pas oublier les variétés prisées pour la préparation du fameux kirsch ( à boire avec modération ) tels que Masotte, Rouge des Vosges, Noire des Vosges. Elles étaient utilisées pour border les routes et canaux de l’est de la France ; de plus elles ont la particularité d’être de très bonnes pollinisatrices : avis à ceux qui veulent “booster” la fécondation des fleurs de leurs cerisiers !
Un hôtel à insectes sera aussi le bien venu dans votre jardin car il abrite des abeilles solitaires et des bourdons à haut pouvoir pollinisateur.

Pour ces arbres qui savent vous donner, au fil des années, tant de satisfactions pensez à restituer dans le sol ce qu’ils ont eu besoin d’y prélever. Rien ne se crée, tout se transforme ; mettez donc au programme de cet automne leur fertilisation si vous observez des signes de faiblesse. Testez le lit de fumier bien décomposé posé sur un sol griffé puis saupoudré des cendres de bois de votre cheminée,le tout recouvert d’un bon lit de feuilles mortes. Pour finir avec une autre vision d’avenir, soyez attentif à une maladie connue des cerisiers : la gommose. Elle peut entraîner la mort de tout ou partie de l’arbre ; ce serait dommage de ne pas réagir (*) .
Si vous observez des branches mortes ou si certaines sont vraiment trop gênantes,c’est après la récolte qu’il faut élaguer, sachant que cette opération n’est pas bien tolérée par le cerisier (*).
Respectez bien le principe d’une coupe au-dessus d’un jeune rameau qui servira de tire-sève en assurant un allongement en bonne et due forme de cette partie de l’arbre. Il va réagir et produire des cerises dans deux ans.

Avec toutes ces attentions et l’appui des croqueurs de pommes de votre région la saison 2014 est bien partie !

Christian ZINI avec l’aide de Claude Ollivier

Bibliographie : Arboriculture fruitière J Vercier
(*)Les conseils du croqueur :
Ne jamais tailler un cerisier en hiver.
Réagissez à la gommose de votre cerisier :
raclez bien les parties recouvertes de gomme afin de mettre à vif les tissus sains .
parez bien autour de la plaie avec un couteau bien aiguisé. (vos outils ont été préalablement désinfectés à l’alcool )
enduisez ensuite les parties concernées avec un cataplasme d’argile verte afin d’aider à la création du bourrelet de cicatrisation qui à cette époque aura le temps de s’ébaucher avant les grands froids.
(**)Les suggestions de la femme du croqueur !
rajoutez pendant la cuisson de vos fruits 5 à 6 feuilles de menthe ou verveine (pour 1 kg de confiture) . Elles apporteront un parfum subtil et frais à votre confiture !
Tout est bon dans la cerise : les queues sont utiles pour stimuler vos reins et résorber vos rétentions d’eau. Une pincée dans un demi litre d’eau froide, chauffée à presque ébullition, vous procurera le breuvage approprié. Les noyaux vous seront utiles pour la cuisson “à blanc” de votre pâte à tarte en remplacement des haricots secs ; en guise de rembourrage de coussin, ils vous permettront une fois réchauffés au micro onde de calmer vos douleurs articulaires ou arthritiques ! Avec les feuilles vous réaliserez un délicieux apéritif (pour 1 litre de bon vin rouge ou rosé 40 feuilles,40 morceaux de sucre à macérer 3 jours ; filtrer,rajouter un verre à liqueur de kirsh et mettre en bouteille . Ce vin se bonifie en vieillissant (à boire avec modération ! ) .
Les Croqueurs de pommes de l’Ile de France,
Président: Jean-Claude Henin tel. 01 39 59 14 28
24 rue Emile Zola — 95600 EAUBONNE. Nous proposons des animations dans les vergers afin de transmettre les techniques de taille, de restauration de vieux fruitiers, de greffage et d’entretien par des méthodes respectueuses de la nature.
Bulletin d’adhésion sur notre site : croqueurs-idf.fr
Nous sommes des acteurs du maintien de la biodiversité et de la qualité de vie environnementale.

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